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Les fibres alimentaires pour lutter contre l’arthrose du genou (gonarthrose)

Douleur au genou - Gonalgie

Des chercheurs de l’Université de Tufts (Boston), ont publié récemment les résultats d’études montrant les bénéfices d’un apport alimentaire en fibres, pour prévenir l’apparition de gonarthrose ou limiter les douleurs des personnes déjà atteintes.

Agir sur les facteurs de risques.

Entre 40-75 ans la prévalence standardisée de la gonarthrose est de 6,6 % chez la femme et de 4,7 % chez l’homme. La prévalence est supérieure chez les femmes surtout à partir de 50 ans.

Plusieurs facteurs de risques vont favoriser l’apparition de la pathologie :

Il existe un lien fort entre l’obésité, l’inflammation et la gonarthrose. L’obésité augmente à la fois les contraintes sur les articulations en charge ainsi que la synthèse des cytokines et adipokines pro-inflammatoires.

Les bénéfices multiples des fibres

Les fibres sont des hydrates de carbone non digestible (ex. : cellulose, pectine), qui se retrouvent essentiellement dans les céréales, les fruits, les légumes, les fruits à coques et les légumineuses.

Les bénéfices des fibres pour le corps sont multiples : diminution du risque de maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2, de l’hypercholestérolémie et de la mortalité. Elles vont également favoriser le sentiment de satiété et réduire l’apport calorique en « emprisonnant » le sucre et les graisses.

Les fibres peuvent être partiellement ou totalement fermentées dans le colon. Cette fermentation permet de stimuler le microbiote intestinal (effet prébiotique) et de réduire les infections et les inflammations. Ceci est confirmé par une diminution de la protéine C Réactive (CRP) dans le sang. Enfin les régimes riches en fibre sont associés à une réduction du poids. Les chercheurs ont donc supposé que les fibres permettraient de réduire ces deux derniers facteurs de risques de la gonarthrose.

Des résultats prometteurs

Deux études de cohorte ont été analysées. Les résultats ont démontré que les sujets qui consommaient une quantité plus importante de fibres alimentaires avaient tendance à moins développer d’arthrose symptomatique du genou et bénéficiaient d’une diminution de l’aggravation de la douleur de genou au cours des deux études. Il existe également une corrélation inverse entre l’indice de masse corporelle (IMC) et la consommation de fibre et une corrélation entre l’IMC et l’arthrose symptomatique du genou. L’IMC pourrait moduler la relation fibres/arthrose, mais ce lien n’a pas été étudié. Les études n’ont pas montré de lien entre la consommation de fibre et l’arthrose radiologique. Un biais d’épuisement des sujets vulnérables pourrait avoir influé sur ce dernier résultat. Des essais cliniques randomisés devront être menés pour confirmer ces résultats.

Ces études effectuées sur une population américaine peuvent-elles se transposer à notre population française ? La cohorte OAI à un IMC moyen de 28,6 kg/m2 et une consommation moyenne de fibre de 15,0 g/jour, la cohorte de Framingham à un IMC moyen de 27 kg/m2 une consommation moyenne de fibre de 18,28 g/jour. Les groupes les plus protégés face à la gonarthrose symptomatique consommaient respectivement en moyenne 20,6 g/jour et 25,5/g/jour. L’IMC moyen en France est de 24 kg/m² pour les femmes ; 25 kg/m² pour les hommes et la consommation moyenne de fibre est de 20 g/jour. Les Français sont donc de « meilleurs élèves » que les Américains, la consommation de fibre reste cependant inférieure aux recommandations de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses) (30 g/j).

En résumé :

Les personnes consommant plus de fibres bénéficient d’un effet protecteur face à l’apparition de la gonarthrose symptomatique et à l’aggravation de la douleur au cours du temps. L’Anses recommande de consommer 30 grammes de fibre par jour. Une consommation élevée en fibre va être associée à une diminution du poids et une réduction de l’inflammation, deux facteurs de risques de l’arthrose du genou. Elle diminue aussi le risque de développer des pathologies associées au syndrome métabolique. Les fibres se retrouvent essentiellement dans les céréales, les fruits, les légumes, les fruits à coques et les légumineuses. Des essais cliniques randomisés devront être conduits pour confirmer l’effet observé.

Vous pouvez retrouver un article sur une plante anti-inflammatoire recommandée par l’OMS pour lutter contre les douleurs arthrosiques juste ici.


Les sources pour aller plus loin :

Dai, Z., Niu, J., Zhang, Y., Jacques, P. & Felson, D. T. Dietary intake of fibre and risk of knee osteoarthritis in two US prospective cohorts. Annals of the Rheumatic Diseases 76, 1411–1419 (2017).

Prévalence de l’arthrose symptomatique de hanche et de genou en France : une étude en population générale. Available at : http://www.rhumatologie.asso.fr/data/ModuleProgramme/PageSite/2010 1/Resume/5785.asp. (Accessed: 6th december 2017).

Nevitt M, Felson DT, Lester G. The osteoarthritis initiative – Protocol for the cohort study 74, (2005).

Choi, H. K., Nguyen, U.-S., Niu, J., Danaei, G. & Zhang, Y. Selection bias in rheumatic disease research. Nature Reviews Rheumatology 10, 403–412 (2014).

Étude individuelle nationale des consommations alimentaires 3, Avis de l’Anses Rapport d’expertise collective 566, (2017).

L’obésité en France : les écarts entre catégories sociales s’accroissent – Insee Première – 1123. Available at : https://www.insee.fr/fr/statistiques/1280848. (Accessed: 8th December 2017)

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